Focus sur le burn-out
Le burn-out, ou épuisement professionnel, est une réalité de plus en plus fréquente. Ce syndrome est même reconnu par l’OMS comme un phénomène directement lié au travail.
En effet, il résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de stress au travail, pouvant impacter gravement la santé mentale et physique des salariés. Il s’agit donc d’un enjeu majeur pour les entreprises en matière de prévention des risques psychosociaux.
Mieux comprendre le burn-out, repérer les signaux d’alerte et agir en amont sont essentiels pour préserver le bien-être au travail mais aussi pour maintenir une organisation durable et performante. Éclairage dans cet article.
Un peu d’histoire
Le concept du « burn-out » apparait pour la première fois en 1974 aux États-Unis, dans un article scientifique, pour décrire l’épuisement au travail de professionnels de santé.
En 1981, Christina Maslach et Susan E. Jackson, chercheuses américaines, donnent une légitimité au syndrome. Cela grâce à leur ouvrage et test en 22 questions pour mesurer le burn-out, le « Maslach Burnout Inventory » (MIB)
Le processus du burn-out
Cet épuisement professionnel est une réponse à une exposition prolongée aux Risques Psychosociaux (RPS). Par exemples : urgences continues, contact avec le public, manque de reconnaissance de l’investissement et défaut de soutien…
Comprendre le développement de l’épuisement professionnel
Accomplir une tâche nécessite 3 types d’actions :
- Physique (dynamique ou statique)
- Mentale (traitement de l’information, consciente ou non)
- Perceptive (mobilisation des sens et des ressentis)
Et à ces actions se rajoute également la charge émotionnelle !
Selon les circonstances professionnelles, le travailleur peut traverser différents stades émotionnels :
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- Mal-être : état émotionnel en rapport avec l’organisation et les relations de travail au sein de l’organisme. Il se traduit par un sentiment plus ou moins externalisé d’inquiétude.
- Souffrance au travail : plus grave que le mal être au travail, état dépressif réactionnel en rapport avec les contraintes organisationnelles et sociales au sein de l’organisme. Les intéressés ont le sentiment que le niveau atteint n’est pas susceptible de retour en arrière ou d’évolution possible.
- Burn-out : état d’épuisement général à la fois physique, mental et émotionnel (« batterie à plat ») qui conduit à une perte de confiance en soi, à des attitudes négatives au travail, à une perte d’intérêt pour ce qu’on réalise et pour sa vie personnelle.
Source : IRSST (Institut Recherche Santé et Sécurité au Travail).
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Les phases du processus du burn-out
Les facteurs de Risques Psychosociaux de Gollac
Certaines situations augmentent le risque de burn-out chez les travailleurs, d’autant plus si elles sont cumulées :
- Pression permanente exercée par des clients, un manager ou des collègues ;
- Surcharge de travail ;
- Manque de moyens ;
- Changements récurrents au sein d’une entreprise ;
- Insécurité de l’emploi ;
- Conflits de valeurs.
Savoir repérer les signaux
Le point réglementation
Malgré une proposition de loi en 2018, le burn-out n’est pas reconnu en France comme une maladie professionnelle. Toutefois, il est possible, sous certaines conditions, de le déclarer comme tel auprès de l’Assurance Maladie.
Ce qui ne libère pas pour autant les employeurs de leur obligation d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs (articles L. 4121-1 et suivants du Code du travail).
Burn-out et dépression : quelles différences ?
- La tonalité émotionnelle : le burn-out est marqué par la colère, ce qui n’est pas le cas dans la dépréssion.
- Le déclenchement : dans le cas du burn-out, la phase d’effondrement arrive brutalement tandis que la dépression s’installe petit à petit.
- La perception du temps : pendant une dépression le temps semble s’écouler très lentement. Au contraire, une personne en burn-out n’a jamais assez de temps, elle est impatiente et préssée.
Comment prévenir le burn-out dans l’entreprise ?
Mettre en place des mesures de prévention collective
Puisque l’environnement de travail est en grande partie responsable du burn-out, il est nécessaire que l’entreprise mette en place des mesures de prévention collective.
Voici quelques exemples de mesures proposées par l’INRS :
- Éviter tout type de surcharge de travail ;
- Favoriser le travail en équipe pour éviter l’isolement ;
- Veiller à être équitable autant que possible ;
- Optimiser le suivi de l’efficacité ;
- Valoriser la qualité du travail accompli.
Atelier à venir : Comment agir face au burn-out ?
Mercredi 10 décembre de 10h à 12h à Marseille
Au programme : des clés pour mieux comprendre ce syndrome et reconnaître les différentes étapes qui mènent au burn-out.
S’inspirer de la théorie des 5 conditions
Accompagner le salarié en burn-out
Ce que peuvent faire les employeurs, chargés de ressources humaines, managers, etc. :
- Proposer un entretien pour faire le point sur les difficultés rencontrées par le salarié souffrant de burn-out ;
- Identifier les causes liées au travail susceptibles d’être mises en cause ;
- Contacter le Service de Prévention et de Santé au Travail Interentreprises (SPSTI) qui peut accompagner l’entreprise pour repérer les facteurs de risques professionnels en lien avec le burn-out du salarié.
Le médecin du travail peut également orienter vers une prise en charge spécialisée si nécessaire et envisager, par exemple, un aménagement de poste.
Zoom sur le burn-out chez les managers
Selon le Baromètre Opinion Way (2021), 39% des managers rapportent un état d’épuisement émotionnel. En outre, ils seraient 2 fois plus à risque de burn-out que les non-managers.
Des ressouces pour prévenir ce risque :
- Cadre législatif, enjeux, bilan et principes d’évaluation : focus sur la santé du dirigeant
- Dirigeants, travailleurs indépendants, entrepreneurs : évaluez votre santé grâce à l’outil Amarok
Au niveau individuel : éviter le stress et prendre soin de soi
Bien que ce soit à l’entreprise de faire en sorte qu’un environnement de travail inadéquat ne mène au burn-out d’un salarié, il est important de pouvoir prendre soin de soi de manière individuelle. Cela peut, par exemple, passer par la gestion du stress qui est très inégale selon les salariés.
L’AISMT13 vous propose une article pour éviter le stress au travail et ainsi se sentir plus serein.
Vidéo : 5 questions sur le burn-out
Aux expertes de l’AISMT13 : Magali Chevassu, psychologue et Charlène Canet, infirmière en santé au travail.
Pour aller plus loin
- Épuisement professionnel : le dossier complet de l’INRS
- Prévenir les risques psychosociaux : la fiche employeur
- Prévenir les risques psychosociaux : la fiche salarié
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